Conseil des droits de l’homme de l’ONU : la motion de Washington contre Pékin refusée
Faute d’obtenir une majorité, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a rejeté une motion américaine visant à ouvrir le débat sur la situation dans le Xinjiang. L’Ukraine figure parmi les pays dont la voix a manqué aux Occidentaux.
19 voix contre, 11 abstentions et 17 voix pour. Les Américains et leurs alliés européens ont essuyé ce 6 octobre un revers diplomatique à l’ONU. Le Conseil des droits de l’homme de l’organisation internationale a rejeté un projet de décision déposée par Washington et Oslo, visant à ouvrir un débat sur la situation dans le Xinjiang.
Cette démarche faisait écho au rapport de Michelle Bachelet, Haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, publié le 31 août, concernant cette région de l’Ouest de la Chine où les capitales occidentales et des ONG accusent Pékin de crimes contre l’humanité. Ce document d’une cinquantaine de pages a été qualifié par la diplomatie chinoise de «ramassis de désinformation».
Motion américaine contre la Chine : l’Ukraine s’abstient
Au moment du vote, Pékin a notamment reçu l’appui de Cuba, de l’Indonésie, du Pakistan, du Venezuela, ainsi que d’une majorité des nations africaines siégeant au Conseil. Huit d’entre elles se sont ainsi rangées derrière la Chine, dont les francophones Côte-d’Ivoire et Sénégal.
Seule la Somalie, parmi les treize Etats africains présents, le Honduras, le Paraguay et les îles Marshall, ont joint leurs voix à celles des Etats-Unis, des chancelleries européennes et de leurs alliés japonais et sud-coréens.
Plus intéressant : si on retrouve dans le lot des abstentionnistes un membre des BRICS tel le Brésil, y figure également un Etat pourtant particulièrement soutenu par les Occidentaux, à savoir l’Ukraine.
L’adoption d’une telle motion, à l’encontre une grande puissance, aurait constitué une première. Il s’agit de la deuxième fois seulement qu’une initiative est rejetée par cet organe onusien depuis sa création en mars 2006. Le premier échec ne remonte qu’au 7 octobre 2021, à l’occasion du vote d’une résolution visant à renouveler le mandat du Groupe d’éminents experts (GEE) sur le Yémen.
Pékin appelle à se pencher sur « les graves violations des droits de l’homme » des Occidentaux
« C’est une victoire pour les pays en développement » s’est félicité sur Twitter Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, suite à ce camouflet diplomatique infligé aux Etats-Unis. « Les droits de l’homme ne doivent pas être utilisés comme prétexte pour fabriquer des mensonges et s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays », a poursuivi la diplomate.
Dans son communiqué, le ministère chinois va plus loin. Estimant que « le complot des Etats-Unis et de certains pays occidentaux a une fois de plus échoué », Pékin entend rendre la pareille et invite l’instance onusienne à se pencher sur « les graves violations des droits de l’homme commises par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et d’autres pays occidentaux ».