Le Burkina en « guerre » pour sa « survie », selon le ministre de la Défense
Le ministre de la Défense du Burkina Faso, le colonel-major Kassoum Coulibaly, a estimé mardi que la lutte contre les jihadistes qui ensanglantent son pays depuis 2015, était une « guerre » pour « la survie de la nation », invitant ses concitoyens à aller « sur le terrain de combat ».
Le ministre s’exprimait lors d’une cérémonie pour la célébration du 62e anniversaire de la création des forces armées nationales du Burkina Faso, autour du thème « Forces armées nationales et populations: synergie pour la reconquête du territoire national ».
« Si pendant longtemps la lutte contre le terrorisme a été perçue comme un combat relevant des seules forces de défense et de sécurité, il est temps de changer cette perception pour rendre le soutien des populations aux forces combattantes plus efficace », a déclaré M. Coulibaly.
« Chaque citoyen doit prendre conscience qu’il s’agit plutôt d’une guerre dans laquelle se joue malheureusement notre destin commun, c’est-à-dire la survie de notre nation, et s’engager » afin de « lutter significativement contre les groupes terroristes armés », a-t-il estimé.
Mercredi, l’état-major a lancé le recrutement de 50.000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils, qui doivent venir « renforcer les rangs de l’armée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ».
Depuis 2015, les forces armées burkinabè sont régulièrement endeuillées par des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes ayant fait des milliers de morts et contraint quelque deux millions de personnes à fuir leurs foyers.
Ces attaques se sont multipliées ces derniers mois, essentiellement dans le Nord et l’Est du pays, où les groupes jihadistes contrôlent environ 40% du territoire.
Investi le 21 octobre président de la transition par le Conseil constitutionnel, le capitaine Ibrahim Traoré, auteur d’un coup d’Etat militaire le 30 septembre contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes ».
Il s’agissait du deuxième coup d’Etat au Burkina Faso en huit mois, lié à la situation sécuritaire. Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Damiba avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé de laxisme face aux attaques jihadistes.
VOA Afrique