décembre 1, 2023

Venezuela 🇻🇪 : sur fond de crise énergétique mondiale, Washington assouplit la pression

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A la suite de l’accord signĂ© ce 26 novembre Ă  Mexico, entre le gouvernement et l’opposition vĂ©nĂ©zuĂ©liens, l’administration Biden a autorisĂ© le gĂ©ant pĂ©trolier Chevron Ă  reprendre partiellement ses activitĂ©s d’extraction de pĂ©trole dans le pays.

Les reprĂ©sentants de Caracas et de l’opposition vĂ©nĂ©zuĂ©lienne sont parvenus ce 26 novembre Ă  «un second accord partiel en matière de protection sociale». SignĂ© Ă  Mexico, oĂą se tenaient les pourparlers, cet accord doit permettre de libĂ©rer les ressources vĂ©nĂ©zuĂ©liennes bloquĂ©es Ă  l’Ă©tranger afin de financer des projets sociaux. «Une Ă©tape importante dans la bonne direction», s’est fĂ©licitĂ© auprès de l’AFP un haut responsable amĂ©ricain ayant requis l’anonymat Washington. «Nous nous associons Ă  la communautĂ© internationale qui salue la reprise des nĂ©gociations», a-t-il ajoutĂ©.

Dans la foulĂ©e de cette annonce, le dĂ©partement amĂ©ricain du TrĂ©sor a autorisĂ© le gĂ©ant pĂ©trolier Chevron Ă  relancer en partie les activitĂ©s de sa co-entreprise dĂ©tenue dans le pays, en partenariat avec l’entreprise publique Petroleos de Venezuela (PdVSA). Chevron doit cependant s’assurer que «PdVSA ne reçoive aucun revenu des ventes de pĂ©trole rĂ©alisĂ©es par Chevron», qui ne peut relancer d’autres activitĂ©s avec PdVSA.

Sanctions à la carte : Washington lâche la bride à ses industriels

Cette levĂ©e partielle des sanctions «reflète la politique de long terme des Etats-Unis visant Ă  une levĂ©e des sanctions conditionnĂ©e Ă  des avancĂ©es concrètes quant Ă  l’allègement des souffrances du peuple vĂ©nĂ©zuĂ©lien et pour soutenir le retour de la dĂ©mocratie» dans le pays, selon le communiquĂ© du dĂ©partement du TrĂ©sor.

Un haut responsable de l’administration amĂ©ricaine a en revanche prĂ©cisĂ© que l’ensemble des autres sanctions «restent en place et les Etats-Unis continuent de les appliquer vigoureusement et de rendre comptable toute personne qui violerait la loi amĂ©ricaine, serait engagĂ©e dans la corruption ou le non-respect de l’Etat de droit au Venezuela».

Par ailleurs, les personnes et entreprises amĂ©ricaines sont dĂ©sormais autorisĂ©es Ă  fournir certains types de biens et services au Venezuela, tout en prĂ©cisant que les personnes Ă©trangères qui participeraient Ă  ces transactions ne feront pas l’objet de sanctions amĂ©ricaines.

Un dialogue renoué par des Américains inquiets pour leur approvisionnement énergétique

Farouche opposant d’un relâchement de la pression contre le gouvernement vĂ©nĂ©zuĂ©lien, le très influent Bob Menendez, Ă  la tĂŞte de la commission des affaires Ă©trangères du SĂ©nat amĂ©ricain, a estimĂ© que l’accord signĂ© est «un pas urgent et nĂ©cessaire pour faire face Ă  la misère et aux souffrances du peuple vĂ©nĂ©zuĂ©lien», tout en ne se faisant «aucune illusion sur la soudaine volontĂ© de Nicolas Maduro d’agir dans le meilleur intĂ©rĂŞt de son peuple».

Le pays est confronté depuis des années à des sanctions américano-européennes, dont un embargo pétrolier de Washington, afin de pousser le président Nicolas Maduro au départ, pour l’heure sans les succès escomptés par les chancelleries occidentales.

Début mars, après des années de vives tensions entre les autorités vénézuéliennes et américaines, Washington dépêchait une délégation à Caracas. Une manœuvre américaine, quelques jours seulement après le début de l’opération russe en Ukraine, à peine voilée. Le double objectif des Etats-Unis pourrait en effet être de garantir leur approvisionnement énergétique, sur fond de perte du brut russe en raison des sanctions occidentales, tout en cherchant à isoler Moscou de ses alliés. Dès le mois de juin, l’administration américaine a décrété un premier assouplissement des sanctions en vigueur contre Caracas.

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