L’ex-patron de Twitter Jack Dorsey regrette d’avoir trop cherché à «gérer la conversation publique»

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Face à la multitude de révélations sur la gestion controversée de Twitter, l’ancien PDG a admis une série d’erreurs durant sa présidence, avant de mettre en garde contre le «contrôle centralisé» d’Internet par les Etats et les entreprises.

L’ancien patron de Twitter Jack Dorsey est sorti de son silence le 13 décembre face aux nombreuses révélations orchestrées par Elon Musk concernant la gestion passée du réseau social, reconnaissant avoir «complètement abandonné» la défense de sa propre vision après l’arrivée dans le capital de l’entreprise d’un investisseur «activiste» en 2020.

Sans donner de détails sur cet investisseur ou sur la façon dont il aurait pu influencer la plateforme, Jack Dorsey a déclaré dans un billet de blog que l’accent mis par Twitter sur la modération de la discussion publique avait finalement été l’une de ses plus grandes erreurs.

«La plus grosse erreur que j’ai commise a été de continuer à investir dans la création d’outils nous permettant de gérer la conversation publique, au lieu de créer des outils permettant aux utilisateurs de Twitter de la gérer facilement eux-mêmes», a-t-il estimé.

«Cela a conféré trop de pouvoir à l’entreprise et nous a exposés à d’importantes pressions extérieures (comme les budgets publicitaires). Je pense généralement que les entreprises sont devenues beaucoup trop puissantes, et cela m’est apparu complètement clair avec notre suspension du compte de [Donald] Trump», a-t-il poursuivi.

Miss en garde contre un «pouvoir centralisé» sur Internet


L’ancien patron de Twitter a toutefois jugé que la décision de suspendre définitivement le compte du président américain à la suite des manifestations du 6 janvier 2021 au Capitole était «la bonne chose à faire pour l’entreprise publique à ce moment-là, mais la mauvaise chose pour l’Internet et la société». Il a par ailleurs assuré être en vacances au moment de l’interdiction du chef d’Etat et avoir délégué la prise de décision à des cadres, Yoel Roth et Vijaya Gadde – comme l’ont révélé les «Twitter Files» – mais a néanmoins déclaré qu’il était le seul responsable de ces erreurs de jugement.

«Les attaques actuelles contre mes anciens collègues pourraient être dangereuses et [ne] résolvent rien. Si vous avez des reproches, dirigez-les vers moi et mes actions, ou leur absence», a-t-il lancé, insistant sur le fait qu’«il n’y avait pas de mauvaises intentions ou d’intentions cachées» derrière les décisions les plus controversées de Twitter et que l’entreprise avait agi «en fonction des meilleures informations dont [elle] disposait à l’époque».

Dans une longue section de son billet, Jack Dorsey a également mis en garde contre un «pouvoir centralisé» sur Internet, affirmant que les réseaux sociaux doivent résister «au contrôle des entreprises et des gouvernements», tout en laissant entendre que Twitter n’avait pas réussi à le faire sous sa direction.

L’ancien PDG, qui a quitté ses fonctions en novembre 2021, a enfin déclaré qu’il se réjouissait de la «remise à zéro» apportée par le nouveau propriétaire de Twitter Elon Musk. Il a exprimé l’espoir que le site devienne «inconfortablement transparent».

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