Pérou 🇵🇪 : la présidente refuse de démissionner malgré la poursuite des manifestations

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Alors que l’ancien prĂ©sident de gauche Pedro Castillo a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  18 mois de prison après sa destitution, la nouvelle dirigeante Dina Boluarte a fait savoir qu’elle n’entendait pas quitter le pouvoir dans l’immĂ©diat, malgrĂ© les manifestations.

La prĂ©sidente Dina Boluarte a dĂ©clarĂ© ce 18 dĂ©cembre qu’elle resterait Ă  la tĂŞte du PĂ©rou, pays Ă©branlĂ© par des manifestations meurtrières depuis la destitution et l’arrestation de son prĂ©dĂ©cesseur le 7 dĂ©cembre.

«Que rĂ©soudrait ma dĂ©mission? Nous allons rester ici, fermes, jusqu’Ă  ce que le Congrès se dĂ©cide Ă  avancer les Ă©lections […] Je demande que l’on reconsidère le vote [du 16 dĂ©cembre, quand le Parlement s’est prononcĂ© contre l’avancement des Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 2026 Ă  2023]», a-t-elle plaidĂ©.

Le prĂ©sident de l’AssemblĂ©e JosĂ© Williams a dĂ©clarĂ© le 16 dĂ©cembre que le vote devait ĂŞtre reconsidĂ©rĂ© lors d’une prochaine session.

Dans un message tĂ©lĂ©visĂ© Ă  la nation, Dina Boluarte, vice-prĂ©sidente du PĂ©rou jusqu’Ă  la destitution de Pedro Castillo, a dĂ©plorĂ© les manifestations qui ont fait au moins 19 morts et 569 blessĂ©s, dont des mineurs.

Certains dĂ©cès sont liĂ©s Ă  des affrontements avec des militaires, autorisĂ©s Ă  intervenir pour maintenir la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure dans le cadre de l’instauration de l’Ă©tat d’urgence pour une durĂ©e de 30 jours.

«Ce n’est que par le calme et un dialogue sincère et ouvert que nous pourrons travailler […] Comment pouvons-nous nous battre entre PĂ©ruviens, gâcher nos institutions, bloquer les routes ?», a-t-elle lancĂ©.

Elle a dénoncé la présence de «groupes violents» organisés. «Ces groupes ne sont pas apparus du jour au lendemain, ils avaient organisé tactiquement des barrages routiers», a-t-elle souligné.

Les manifestants exigent la libération du président déchu Pedro Castillo, la démission de Dina Boluarte, la dissolution du Parlement et des élections générales immédiates.

Les protestations les plus intenses ont eu lieu dans la rĂ©gion andine du sud du PĂ©rou, frappĂ©e par la pauvretĂ©, oĂą les revendications d’ordre social n’ont pas Ă©tĂ© satisfaites depuis longtemps.

Les manifestations ont Ă©clatĂ© après l’arrestation de Pedro Castillo, dĂ©mis par le Parlement dont il avait pourtant, plus tĂ´t, ordonnĂ© la dissolution pour instaurer l’Ă©tat d’urgence.

Ancien enseignant de gauche issu d’un milieu rural et modeste, il a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© alors qu’il tentait de rejoindre l’ambassade du Mexique pour y demander l’asile.

Initialement incarcĂ©rĂ© pour sept jours, la justice a dĂ©cidĂ© le 15 dĂ©cembre qu’il resterait en prison pendant 18 mois, jusqu’en juin 2024, afin d’ĂŞtre inculpĂ© de rĂ©bellion. Il encourt une peine de dix ans de prison, selon le procureur Alcides Diaz, chargĂ© du dossier.

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