Burkina Faso 🇧🇫 : le parquet militaire dĂ©nonce une tentative de «dĂ©stabilisation» de l’Etat

0

 

Le parquet militaire burkinabè rĂ©vèle que des militaires en collusion avec des civils Ă©taient sur le point d’Ă©branler «des institutions de l’Etat». Ce groupe serait en contact avec le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana rĂ©cemment interpellĂ©.

Le parquet militaire du Burkina Faso a dénoncé une tentative de «déstabilisation des institutions de l’Etat», impliquant un haut gradé déjà incarcéré pour des faits similaires, récemment libéré, puis de nouveau arrêté.

Le parquet militaire rapporte dans un communiqué publié dans la soirée du 28 décembre, que «les premiers éléments» d’une enquête ouverte après dénonciation, «révèlent que des militaires en collusion avec des civils étaient en train de préparer une déstabilisation des institutions de l’Etat».

Un adjudant-chef, Charles Neboa, et un sergent, Adama Traoré, sont cités comme faisant partie du groupe, selon le dénonciateur cité par le parquet militaire.

«[Ce groupe] serait en contact avec l’unitĂ© “Mamba vert” du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana et projetait de lancer des attaques simultanĂ©es sur la radio-tĂ©lĂ©vision du Burkina (RTB), la maison d’arrĂŞt et de correction des armĂ©es (Maca) oĂą Ă©tait dĂ©tenu cet officier supĂ©rieur pour des faits similaires, et la rĂ©sidence du chef de l’Etat», le capitaine Ibrahim TraorĂ©, selon le procureur militaire.

Zoungrana, le lieutenant-colonel multirécidiviste ?

Le lieutenant-colonel Zoungrana avait Ă©tĂ© interpellĂ© une première fois le 14 janvier et incarcĂ©rĂ© pour «tentative de dĂ©stabilisation des institutions de l’Etat», «dĂ©tournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux».

A l’Ă©poque, le Burkina Faso Ă©tait dirigĂ© par Roch Marc Christian KaborĂ©, prĂ©sident Ă©lu en 2015 et rĂ©Ă©lu en 2020.

Il a été renversé par un premier putsch le 24 janvier ayant porté au pouvoir une junte militaire dirigée par le lieutenant-colonel Damiba, à son tour renversé par le capitaine Ibrahim Traoré le 30 septembre.

Emmanuel Zoungrana avait Ă©tĂ© remis en libertĂ© provisoire le 15 dĂ©cembre, avant d’ĂŞtre Ă  nouveau interpellĂ© le 27 dĂ©cembre Ă  son domicile Ă  PabrĂ©, Ă  une vingtaine de kilomètres au nord de Ouagadougou, «non sans rĂ©sistance», selon le parquet militaire.

Dans une vidéo largement relayée sur Facebook, il a affirmé avoir été victime de deux tentatives d’empoisonnement lors de son incarcération et être surveillé par des drones depuis sa remise en liberté provisoire.

Ex-chef de corps du 12e rĂ©giment d’infanterie commando, basĂ© Ă  Ouahigouya, chef-lieu de la rĂ©gion du Nord, le lieutenant-colonel Zoungrana, âgĂ© de 41 ans, avait passĂ© le tĂ©moin le 21 dĂ©cembre 2021, avant de regagner Ouagadougou oĂą il attendait une nouvelle affectation.

Ancien commandant du groupement des forces du secteur ouest, engagĂ©es dans la lutte antiterroriste dans ce pays rĂ©gulièrement endeuillĂ© par des attaques djihadistes, il avait Ă©tĂ© dĂ©corĂ© pour ses faits d’armes, notamment pour avoir repris des localitĂ©s assiĂ©gĂ©es.

Laisser un commentaire