TCHAD 🇹🇩 Le gouvernement tchadien affirme avoir déjoué une «tentative de déstabilisation» des institutions

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Selon les autoritĂ©s de N’Djamena, un groupe d’officiers prĂ©parait une conspiration visant Ă  remettre en cause «l’ordre constitutionnel», sous l’Ă©gide du prĂ©sident de l’Organisation tchadienne des droits humains. Tous ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s.

Dans un communiquĂ©, le gouvernement tchadien a affirmĂ© le 5 janvier avoir dĂ©jouĂ© une «tentative de dĂ©stabilisation» visant Ă  porter atteinte Ă  «l’ordre constitutionnel et aux institutions de la RĂ©publique».

«Ce plan a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© par un groupe restreint de conspirateurs composĂ© de onze officiers de l’armĂ©e avec Ă  sa tĂŞte le nommĂ© Baradine Berdei Targuio, prĂ©sident de l’Organisation tchadienne des droits humains (OTDH)», a affirmĂ© le gouvernement, prĂ©cisant que les services de sĂ©curitĂ© avaient procĂ©dĂ© Ă  leur «interpellation Ă  partir du 8 dĂ©cembre 2022».

Selon Aziz Mahamat Saleh, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, «une information judiciaire a Ă©tĂ© ouverte contre ces personnes pour atteinte Ă  l’ordre constitutionnel, association de malfaiteurs, dĂ©tention illĂ©gale d’armes Ă  feu et complicité». Le juge d’instruction en charge de dossier a placĂ© les intĂ©ressĂ©s «sous mandat de dĂ©pĂ´t», souligne le communiquĂ© de ses services. «La procĂ©dure judiciaire suit son cours et le gouvernement entend faire toute la lumière sur cette affaire et situer les responsabilitĂ©s», a conclu le ministre.

En fĂ©vrier 2021, Baradine Berdei Targuio, avait Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  trois ans de prison pour atteinte Ă  l’ordre constitutionnel pour avoir Ă©crit que le prĂ©sident d’alors, Idriss DĂ©by Itno, père de l’actuel prĂ©sident Mahamat Idriss DĂ©by Itno, Ă©tait «gravement malade» et «hospitalisé». Militant connu des droits de l’Homme au Tchad, Baradine Berdei Targuio Ă©tait rĂ©gulièrement l’auteur de critiques Ă  l’Ă©gard du chef de l’Etat et du gouvernement sur les rĂ©seaux sociaux.

Un pouvoir contesté

PropulsĂ© au pouvoir Ă  la mort de son père tuĂ© au front dans des combats contre des rebelles en avril 2021 après avoir dirigĂ© le pays pendant 30 ans, le gĂ©nĂ©ral Mahamat DĂ©by a dissous le Parlement, limogĂ© le gouvernement, abrogĂ© la Constitution et promis de rendre le pouvoir aux civils lors d’Ă©lections «libres et dĂ©mocratiques». Cependant, la pĂ©riode de transition vers des Ă©lections a Ă©tĂ© prolongĂ©e de deux ans maximum dĂ©but octobre et Mahamat DĂ©by maintenu Ă  la tĂŞte de l’Etat. Il sera autorisĂ© Ă  briguer la prĂ©sidence.

Le 20 octobre, une manifestation contre le pouvoir et l’extension de la pĂ©riode de transition avait fait une cinquantaine de morts, selon les autoritĂ©s, essentiellement dans la capitale, quand les forces de l’ordre avaient ouvert le feu sur la moindre tentative de rassemblement. Le pouvoir avait alors reconnu l’arrestation de 601 personnes dans la capitale et leur transfert dans la prison de haute sĂ©curitĂ© de Koro Toro. Le chef de l’Etat les avait accusĂ©s d’avoir voulu mener une «insurrection» et une tentative de «coup d’Etat».

IndĂ©pendant de la France depuis 1960, le Tchad a connu plusieurs coups d’Etat. Comme dans plusieurs autres pays africains, le sentiment antifrançais s’y est exprimĂ© au cours de plusieurs manifestations, dont l’une en mai 2022 au cours de laquelle plusieurs stations Total avaient Ă©tĂ© vandalisĂ©es et des drapeaux tricolores brĂ»lĂ©s. Cinq cadres de l’opposition, reprochant Ă  Paris de soutenir le pouvoir en place, avaient ensuite Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s.

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