Pourquoi la contre-offensive de l’Ukraine est en échec
Engagée depuis le 4 juin dans des opérations pour percer les lignes russes, l’armée ukrainienne ne progresse plus. En dépit de lourdes pertes, les forces de Moscou, capables de mobiliser plus d’hommes et de matériel, ont repris l’initiative en lançant des assauts d’envergure, depuis le 10 octobre, sur la ville d’Avdiïvka, dans le Donbass.
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https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/26/guerre-en-ukraine-pourquoi-la-contre-offensive-de-kiev-est-en-echec_6196499_3210.html
Cent cinquante jours après le lancement de la contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays, les militaires et les analystes occidentaux font le même constat amer : l’armée de Kiev n’a que très peu progressé et, surtout, n’avance plus. « Malgré les efforts déterminés des forces armées ukrainiennes, cinq mois d’opérations offensives n’ont pas permis de percer les lignes de défense russes », observe Jack Watling, chercheur au centre de réflexion britannique Royal United Services Institute (RUSI), dans une note publiée le 19 octobre. « L’Ukraine conserve certaines options pour rendre le dispositif russe inconfortable, mais il est très peu probable qu’il y ait une percée (…) cette année », ajoute ce spécialiste du combat terrestre, qui table sur une poursuite du conflit en 2024, voire au-delà.
Lors du lancement de ses premiers assauts sur les lignes russes, le 4 juin, l’armée ukrainienne fondait pourtant de grands espoirs sur son opération. Durant tout le printemps, elle avait accumulé des hommes et du matériel pour enfoncer les défenses érigées par l’ennemi le long des quelque 1 000 kilomètres de la ligne de front. Douze brigades, regroupant environ 35 000 soldats, avaient été spécialement constituées pour la manœuvre, dont certaines dotées de blindés occidentaux modernes : des chars britanniques Challenger 2 et allemands Leopard 2, des véhicules de combat d’infanterie américains Bradley, des engins de reconnaissance français AMX-10 RC…
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L’objectif de Kiev, alors, était de percer le système défensif russe construit entre les villes de Zaporijia et de Donetsk, dans le sud du pays, pour tenter de rejoindre la mer d’Azov, au niveau des agglomérations de Melitopol, de Berdiansk ou de Marioupol. Une telle manœuvre aurait permis aux Ukrainiens de couper en deux l’armée russe, isolant notamment ses forces déployées le plus à l’ouest, sur la rive gauche du fleuve Dniepr. Surtout, elle aurait permis de rompre le pont terrestre qui relie la Russie à la péninsule de Crimée, que Moscou utilise pour ravitailler en hommes et en matériel l’ensemble de ses forces présentes dans le sud du pays.
malgré d’innombrables tentatives pour percer le rideau défensif russe, l’armée ukrainienne piétine. Au plus fort de sa poussée sur le front sud cet été, elle n’aurait progressé que de 90 mètres par jour en moyenne, assure le think tank américain Center for Strategic and International Studies (CSIS), dans une synthèse publiée le 12 octobre. « Les douze brigades mobilisées par les Ukrainiens pour leur contre-offensive ont été en partie consommées, et leurs soldats sont toujours bloqués sur la première ligne de défense russe », confirme une source militaire française, peu optimiste sur la capacité ukrainienne à franchir les tranchées ennemies.
source: LeMonde